Peut-on (presque) tout se permettre avec un drone de moins de 500 grammes?
Il est exact que l’interdiction de voler à moins de 5 km des pistes d’un aérodrome (ou d’un héliport) ou de survoler des foules prévue par les dispositions du droit aérien (OACS ; RS 748.941) ne s’applique pas aux drones de moins de 500 grammes. Par contre, d’autres dispositions légales doivent, elles, être observées, comme le point SERA 3101 du règlement d’exécution (UE) n° 923/2012 qui s’applique quel que soit le poids de l’aéronef : un aéronef n’est pas exploité d’une façon négligente ou imprudente pouvant entraîner un risque pour la vie ou les biens de tiers. De même, l’art. 237 du code pénal punit quiconque trouble la circulation publique. La circulation aérienne est également interdite dans les réserves naturelles délimitées sur la carte de l’OFAC. On sera par conséquent bien avisé d’observer les (quelques) règles qui régissent l’exploitation des drones, même avec des drones légers. Dans l’intérêt de tous.

Je pilote mon drone prudemment

(Image : Imago)

Pourquoi les télépilotes doivent-ils toujours conserver le drone dans leur champ de vision ? Pour la bonne et simple raison que cela permet d’éviter des collisions avec un autre aéronef comme celle qui s’est récemment produite au Tessin. Le télépilotage à l’aide de caméras par exemple restreint fortement le champ de vision et ne permet pas de voir un autre aéronef qui approcherait par la gauche ou par la droite ou par derrière. L’équipage d’un hélicoptère ou d’avion n’a aucune chance d’éviter votre drone puisqu’il ne sera en mesure de l’apercevoir qu’au tout dernier moment. Les télépilotes responsables garderont par conséquent en permanence leur drone dans leur champ de vision et effectueront à temps une manœuvre d’évitement à l’approche d’un autre aéronef. (Image : Imago)
Je pilote mon drone prudemment

Le 28 juin, l’équipe d’un Embraer 190 de la compagnie aérienne Helvetic a eu la désagréable surprise de rencontrer un drone sur son itinéraire. L’appareil, qui se trouvait en phase d’atterrissage au-dessus de la localité de Weiach à une altitude de 700 m environ, a manqué d’entrer en collision avec un drone. Weiach est située à l’intérieur de la zone de contrôle de l’aéroport de Zurich, une zone où les drones ne doivent théoriquement pas voler à plus de 150 m au-dessus du sol. Or, le drone en cause se trouvait à 300 m au-dessus du sol. Son « pilote », par son comportement illégal, a mis en danger les transports publics. À ce jour, on ignore encore son identité. Pourtant, la carte pour drones de l’OFAC indique très clairement que Weiach se situe dans une région où le trafic des drones est soumis à des restrictions. De plus, à une telle hauteur, on doute fort que le télépilote du drone ait eu en permanence son appareil dans son champ de vision.

Règles et informations sur les drones

Avant le passage à l’heure d’été, je tenais à effectuer un dernier vol de nuit aller-retour entre Berne et Bâle. Comme il se doit, j’ai pris la peine de demander une start-up-clearance au contrôle aérien.

À ma grande surprise, le contrôleur m’a alors répondu que je devais déposer un plan de vol. J’étais pourtant persuadé que ce n’était plus nécessaire. Le contrôleur m’a demandé si j’avais déjà entendu parler des règles SERA et de l’ORA ?

Eh bien, non : je ne savais pas que les règles SERA valables pour toute l’UE s’appliquaient aussi en Suisse cela depuis deux ans et qu’elles étaient intégrées dans l’ordonnance du DETEC concernant les règles de l’air applicables aux aéronefs.

Pour en avoir le cœur net, j’ai consulté la réglementation avant de m’envoler. Le contrôleur avait bel et bien raison : l’art. 27 de l’ORA stipule l’obligation de déposer un plan de vol en cas de vol de nuit.